Un peu d’historique avant les photos pour mieux comprendre cet engin bizarre.
L’organisation du traitement des blessés sur les lieux de combat et leur évacuation, vont véritablement se structurer lors des guerres de la révolution et de l’empire. Sous la première république, le chirurgien en chef des armées de Moselle, François Percy, experimenta un corps ambulant de chirurgiens militaires pour soigner les blessés sous le feu de l’ennemi. Il les fit accompagner de soldats d'élite chargés de relever les blessés et d'aider aux soins. Mais la transformation d'une expérimentation en l'organisation d'un corps d'infirmiers et brancardiers fut trés longue.
"En 1807, à Eylau, la détresse des blessés est incommensurable. Percy réclame à Napoléon, ému par le spectacle désolant du champ de bataille, la création d'un vrai corps d'infirmiers militaires.
Un premier " bataillon de soldats d'ambulance " verra le jour en Espagne, en 1808. Puis, un décret impérial du 13 avril 1809 créera un corps d'infirmiers militaires, formé de 10 compagnies composées de 125 hommes chacune et commandées par un centenier.
Cinq compagnies seront levées à Vienne, en septembre 1809, deux en Italie et trois en Espagne. Leur rôle consiste à enlever les blessés du champ de bataille, à les évacuer vers les hôpitaux de l'arrière, à les convoyer et à les défendre si cela devient nécessaire.
Chirurgiens et infirmiers étaient transportés au coeur même des combats, sur des véhicules qui étaient des caissons de munition modifiés.
Cette voiture d’intervention rapide, attelé à quatre ou six chevaux, était précédée par le chirurgien major qui décidait du lieu d’intervention. Le caisson, nommé wurtz, renfermant les appareils et instruments chirurgicaux était conduit par deux postillons. Il transportait les infirmiers, les chirurgiens et, éventuellement, des blessés légers.
"La Wurtz de Percy est surtout un moyen rapide d'amener du personnel sanitaire en un point du champ de bataille pour commencer à panser les blessés avant de les évacuer vers l'ambulance (nom de l'hopital de campagne). C'est vers 1799, à l'armée du Rhin, que Percy utilise le Wurtz (saucisse en allemand). Il s'agit d'un petit caisson allongé, utilisé par l'artillerie pour le transport des munitions ; le dessus de celui-ci est couvert de cuir arrondi pour servir de siège aux aides majors et aux infirmiers à l'aller et aux blessés au retour. L'intérieur du caisson est rempli d'objets de pansement et de chirurgie ainsi que de brancards.
Le caisson attelé de six chevaux emmène à califourchon huit chirurgiens et/ou aides qui vont commencer à panser les blessés sur le champ de bataille et à les ramasser à l'aide de brancards contenus dans le caisson.
Cette ambulance, nécessitant beaucoup de chevaux, peu confortable pour le personnel sanitaire ou les blessés légers, ne permettra pas d'évacuer les blessés graves. Elle sera, de fait, peu utilisée et aura totalement disparu en 1810.." -
Source -La santé aux armées de Jacques Sandeau"-
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